Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Les femmes dans le sport israélien

Sport feminin Israel Le statut des femmes dans le sport reflète bien leur situation dans la société. De plus en plus d’entre elles participent à des compétitions de haut niveau, domaine pourtant encore considéré comme masculin (démonstration de force et désir de vaincre). Mais leur carrière sportive s’avère plus courte que celle des hommes et pas toujours couronnée de débouchés professionnels.

Au cours de la dernière décennie, les changements socioéconomiques et l'entrée des femmes sur le marché du travail ont entraîné des mutations dans leur attitude vis-à-vis du sport. Pourtant, aujourd’hui encore, le pourcentage de femmes engagées dans des disciplines de haut niveau représente environ 25%, taux faible par rapport au reste du monde.
Depuis 1998, bien qu’on note une augmentation de la présence des Israéliennes aux Jeux olympiques, elles demeurent encore sous-représentées : une femme pour 4-5 hommes. Du coté des Maccabiades, l’écart plus faible entre les sexes reste d’une femme pour trois hommes.
Le paradoxe est que les performances féminines s’avèrent plus élevées que celles des hommes alors que les sports féminins souffrent de façon endémique de pénurie budgétaire. Le principal problème dans ce cercle vicieux de la discrimination est qu'un financement limité entraîne une baisse des résultats et moins d'intérêt de la part du public. Inversement, si le budget augmente, les sportives peuvent améliorer leurs scores, gagner plus d'argent, accroître leur motivation, être plus médiatisées et davantage collaborer avec les sponsors.
La discrimination s’incarne aussi dans la représentation féminine minimale au sein des institutions sportives comme la direction du Comité Olympique - une femme pour 30 hommes.
De sorte qu’en Israël, les sports féminins ont encore une longue route vers la parité.

La promotion du sport féminin
Depuis la création de l’État, le sport féminin israélien a évolué. Néanmoins dès le début, une inégalité des chances entre hommes et femmes s’est révélée dans une variété de disciplines. C’est pourquoi dans les années 60, une unité spéciale a été créée pour promouvoir les activités féminines. Mais elle a cessé d’être active par manque de résultats.
En 1985, l’association Lachen pour la promotion de basket-ball féminin, a été fondée pour lutter contre la discriminatoire envers les femmes. Sa grande réussite : la participation de l’équipe féminine à la finale du Championnat d'Europe. Autre réalisation : l'augmentation de l'exposition médiatique des sports féminins et le renforcement de leur statut.
De son côté, l’Union sportive scolaire a été créée au milieu des années 90. Son but : améliorer l'infrastructure sportive nationale en organisant des championnats scolaires, égaliser le nombre de filles (surtout de 7 à 12 ans) à celui des garçons engagés dans le sport, former des femmes au management afin d'occuper des postes à responsabilité dans ces activités.
De plus, au fil des ans, un certain nombre de comités gouvernementaux ont été établis pour donner la priorité aux filles en EPS (éducation physique et sportive).
Malgré tout, l'inégalité entre hommes et femmes a persisté. En 1996, il a fallu fixer des standards d'égalité, répartir les ressources sans discrimination et renforcer les activités des filles.
Aujourd’hui, la situation se montre encore loin de son achèvement complet. C’est pourquoi, le Conseil pour la Promotion du sport féminin fonctionne depuis deux ans. Son rôle consiste à établir des critères afin de le soutenir, d’inciter à une politique de développement de la compétition féminine dans le cadre des organismes sportifs, des établissements d'enseignement, des organismes gouvernementaux et des autorités locales, ainsi qu’à encourager l’égalité des chances dans les différentes branches des compétitions.
En conclusion – quoique les athlètes israéliennes sont présentes dans les sports collectifs, individuels et le domaine de l’entrainement, elles ne reçoivent pas un traitement analogue à celui des hommes. Les institutions ne les soutiennent pas, les entraîneurs et professionnels qualifiés manquent, les avantages sociaux et économiques font défauts – tout ceci affecte leurs performances nationales et internationales. Pourtant, bien que numériquement minoritaires, elles représentent un grand potentiel qualitatif.

Les records féminins israéliens
Dès 1970, la coureuse Esther Roth Shachmorov a remporté aux Jeux Asiatiques de Bangkok deux médailles d'or et une d’argent, ainsi qu’en 1974 à Téhéran, trois médailles d'or. Elle est la première Israélienne à se qualifier pour la finale olympique du 110 m haies à Montréal en 1976.
De même, la sprinteuse Debbie Marcus Turner a obtenu la médaille d'or du 200 m aux Jeux de Bangkok en 1966.
La coureuse Hannah Shezifi a remporté quatre médailles (trois d'or et une de bronze) aux 800 m et 1500 m des Jeux Asiatiques de 1966, 1970 et 1974.
La judoka Yael Arad a d'abord décroché la première médaille olympique d’Israel (argent) à Barcelone en 1992, puis aux Championnats d'Europe de judo et aux Championnats du monde en 1993.
En saut en hauteur, Ahuva Kraus a gagné l’or aux Jeux Asiatiques de 1954 avec le record d’Asie à 1,55m, comme Orit Abramovich, à ceux de 1973 avec le record d’Asie à 1,68m.
En voile, Anat Fabrikant et Shani Kedmi ont participé aux JO de 1996 et 2000. Elles se sont classées 4e aux Championnats d'Europe et du Monde. Anat Fabrikant
Les sportives paralympiques ne sont pas en restes. Tsipora Rubin a raflé 30 médailles en athlétisme, natation et tennis de table entre 1964 et 1988.
Keren Leibovitz est triple championne du monde et quintuple championne d’Europe de natation, détentrice de trois records du monde (100 mètres dos, 100 et 200 mètres nage libre).
Aux Jeux de Beijing, la nageuse Inbal Pizarro a remporté sa première médaille d'argent après avoir terminé deuxième du 100 m libre.
Ainsi, de nombreuses athlètes israéliennes ont participé depuis 1952 à nos jours à de multiples compétitions internationales prestigieuses de haut niveau, portant haut les couleurs nationales.


Noémie Grynberg / Israel Magazine 2018

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