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Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Ein Avarona, à la découverte des trésors de la nature

Ein Avarona est une magnifique réserve naturelle de la région sud de la Arava, à une vingtaine de kilomètres au nord d’Eilat. En été, il y fait très chaud. En plus de sa faune et sa flore particulières, le site possède 4 marais salants situés à 25 mètres sous le niveau de la mer, dans la zone de faille. La région a longtemps connu une activité tectonique, ce qui explique sa dépression géographique. Le site est également riche en cuivre.

Male'het Avarona (la saline Avrona en hébreu), dans le parc naturel d’Ein Avarona (qui signifie tiède ou chaud en arabe), est un lac totalement fermé. Son origine provient du processus d’évaporation au centre du lac : les eaux profondes remontent à la surface et le sel s’y accumule en couche. La végétation qui entoure la saline est particulièrement adaptée à son sol salin.
Plus au nord, vous découvrirez les fosses des autres différents marais salants.
Pour les passionnés d’ornithologie, la réserve naturelle permet d’observer du gibier d’eau et des oiseaux migrateurs dont des flamants roses, des canards, des bécasseaux, des faucons, des échassiers, des pigeons à cravate, des pluviers et des chevaliers gambettes. La promenade s’effectue en voiture privée ou de location par groupe de 10 personnes. Pour ne pas effrayer les oiseaux, il est conseillé de rester dans le véhicule.

A trois kilomètres de là, se trouve un puit en pierre. D’après le livre des Nombres, c’est ici que les enfants d’Israël ont fait escale après leur sortie d’Egypte. Jusque dans les années 80, le puit était plein mais à cause de la baisse du niveau des eaux, il s’est asséché. Près du puit pousse un buisson vert foncé, typique des salines tropicales chaudes comme au Kenya. Ses fruits rouges servent de festin aux oiseaux et gazelles des environs.
A Ein Avrona, vous pourrez également visiter les vestiges d'une ancienne ferme agricole datant du début de la période arabe (VII-IXe siècle). A l’époque, l’agriculture était possible dans cette région aride grâce à une chaîne de puits des plus sophistiqués. L'eau nécessaire à l'irrigation était collectée par un système de puit profond, foré dans la nappe aquifère au pied des montagnes. Cette méthode d'arrosage permettait d’amener l’eau des profondeurs à l’aide d’un canal sous terrain de plusieurs kilomètres relié à des fosses vers une piscine. Des systèmes de drainage reliés par des galeries avaient été creusés. L'eau courait le long de ces galeries puis, par des caniveaux à ciel ouvert, allait irriguer les champs cultivés de la ferme. A cette période, on y faisait pousser vraisemblablement des dattes, des olives, des amandes, des caroubes et des pêches. Les terres étaient closes par des murets et des digues.
Le système d'irrigation et les restes des fosses d'Ein Evrona ont été mis à jour sur une longueur d'un kilomètre, dont 600 mètres de galerie souterraine. Deux d’entre elles ont été reconstituées. Elles sont assez larges pour qu'un homme puisse y marcher et l’on peut s’y promener muni d’une lampe de poche. En continuant le chemin vers le sud, on voit le canal ouvert qui mène à un réservoir remis en état lui aussi.
Trois autres constructions ont encore été découvertes à cet endroit. Il s'agit probablement des restes des habitations de la ferme servant d’étape aux caravanes traversant l'Arava et aux pèlerins se rendant à La Mecque au VII-IXe siècle.
Autre curiosité, à un kilomètre et demi plus au sud se trouve une toute petite palmeraie composée d’une espèce rare à cette latitude : le palmier doum d’Egypte (hyphaene thebaica). Il est le seul à survivre tellement au nord par rapport à son lieu d’origine. Près des arbres, on peut apercevoir parfois des renards, des troupeaux de gazelles (parmi les plus grands du Néguev comptant 200 têtes), des rongeurs, des oiseaux et des lézards.
Un autre point d’intérêt est le palmier tropical de la région, devenu le symbole d’Eilat. Son fruit ressemble à une petite noix de coco. Cet arbre nécessite beaucoup d’eau. Mais certains de ces palmiers montrent des signes de sécheresse à cause de la diminution hydraulique.

Le site gratuit de Ein Avrona est ouvert au public. Sa promenade peut se faire à pieds ou en voiture. Il faut compter 3 heures pour parcourir le circuit de 15 kilomètres. Il est conseillé d’arriver tôt le matin ou en fin d’après-midi car alors le soleil colore les montagnes environnantes d’une magnifique teinte rouge rosée et un léger vent souffle. Un paysage paradisiaque et romantique qui rappelle les descriptions bibliques.

 

Noémie Grynberg 2008

 

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