Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Ein Afek, un ilot de verdure

En Galilée occidentale, dans la vallée de Zebulon, Ein Afek est un des derniers marais de la région qui s'étendaient jadis jusqu’à la baie d'Acre. Asséchés au début du XXe siècle par les pionniers des kibboutzim afin d'éradiquer le paludisme, Ein Afek a été déclaré réserve naturelle en 1979. Aujourd’hui, ce "poumon vert" de l’arrière-pays côtier compte de nombreux trésors naturels.

Au nord du pays, aux sources de la rivière Naaman qui se jette en Méditerranée, Ein Afek est dédié à la préservation d'une fraction du ein-afek-2.jpgmarais d'origine. Avec ses 66 hectares, le parc comprend ainsi le plus grand bassin de drainage naturel d’Israël en zones humides. De plus, la réserve constitue un des approvisionnements en eau de sources de qualité. De grands espaces uniques s'ouvrent sur un monde d’arbres, de flots et de gazouillis d’oiseaux, véritables observatoires de la vie sauvage. Coin charmant mais peu connu, Ein Afek offre pourtant un bel itinéraire pastoral, un endroit romantique de verdure et de sérénité intégrant étangs et prairie.

Le chemin longeant la rivière Naaman conduit au site archéologique de l’antique ville biblique d’Afik, mentionnée dans le Livre de Josué comme appartenant à la tribu d'Aser. Les vestiges de deux pressoirs et d’amphores cananéennes ont été retrouvés sur place, au fond de fosses. Au centre de la réserve se dresse une ancienne et solide structure à deux étages. Il s’agit d’un moulin à farine restauré, datant de  la période Croisée. En effet, au Moyen-âge, la région était un centre agricole céréalier. Construit sur le ruisseau Naaman, le moulin était actionné par l'eau courante. Les murs du barrage de retenue mesuraient environ 625 mètres de long et 2,5 mètres de haut. Le second étage du bâtiment servait de tour de garde fortifiée. Son toit offre un large point de vue sur la plaine côtière. Aujourd'hui, la construction abrite un petit musée présentant une exposition permanente de vieux outils agricoles.
ein-afek.jpgAprès la visite de l’édifice, un «chemin flottant» invite à une traversée de ponts en bois entre les étangs du marais pour une promenade parmi une végétation variée d’arbres et de végétaux : eucalyptus, saules, tamaris, roseaux, cresson, joncs, typhas, nénuphars, nymphéas, lys bleus et même mûrier. Les bassins sont également peuplés d’espèces diverses : mollusques (escargots), insectes, reptiles (tortues, serpents, lézards, geckos), poissons (poissons-chats, tilapias, carpes), crustacés (crevettes, crabes) entre autres. Le parc sert aussi d’étape aux oiseaux migrateurs : bécasseaux, aigrettes, ibis, colverts, sarcelles, pélicans, rossignols, grues, fauvettes, milans, cormorans, hérons cendrés, martins-pêcheurs, poules d'eau, foulques, échassiers et autres nombreux volatiles. Les étangs piscicoles constituent pour eux une provision à souhait. La prairie quant à elle héberge buffles, vaches, ragondins, mangoustes, porc-épiques et sangliers. Les jumelles sont recommandées pour mieux observer tous ces animaux. Enfin, l’habitat sec du marais comprend anémones colorées, primevères et une grande variété de graminées et de céréales.

Parallèlement, la réserve s’avère un lieu d'étude et de recherche sur le terrain ainsi qu’une station météorologique informatisée. Elle fournit des renseignements historiques, biologiques et écologiques sur les zones humides d'Israël, ses biotopes et ceux de la réserve d’Ein Afek.

Avec d'excellentes aires de pique sous les arbres, des itinéraires de randonnée sûrs et faciles et un centre sur la flore et la faune, une visite à Ein Afek sera des plus agréables pendant ces vacances. Comptez une demi-journée pour profiter des activités du parc – dont un spectacle son et lumière - très bien entretenu et organisé. Pour terminer, il est préférable d’éviter les heures chaudes en été.


Noémie Grynberg 2012

  • Aucune note. Soyez le premier à attribuer une note !

Ajouter un commentaire

Anti-spam
 
×