Créer un site internet
Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Non à Eurabia : le réveil de l’Europe ?

Depuis la crise énergétique de 1973, l’Europe tributaire des pays pétroliers, a conclu avec ces derniers une coopération officieuse du nom d’Eurabia. Celle-ci comprend un accord en matière de flots migratoires, de politique étrangère, d'échanges économiques et culturels, d'enseignement (révisionnisme historique) et de diplomatie. Ainsi, l’engagement pro-arabe et pro-palestinien du Vieux Continent, son anti-israélisme ainsi que sa soumission à l'islam ont été résolument planifiés.

eurabia.jpgDepuis près de quarante ans, l'Europe programme avec les pays de la Ligue arabe la fusion des deux rives de la Méditerranée. Dès 1974, à l’instigation de la France, la plate-forme d’Eurabia milite pour doter l’Europe d’une politique indépendante de celle des Etats-Unis, lui donnant ainsi un poids et un prestige rivalisant avec l’Amérique. Ce "dialogue euro-arabe" se base donc sur une position commune hostile aux Etats-Unis mais aussi à Israël. En contrepartie, l’Europe accepte la reconnaissance d’un État palestinien, la souveraineté arabe sur Jérusalem et l’ouverture des frontières à l’immigration. De cette manière, en échange de ses hydrocarbures et de ses marchés, la Ligue Arabe exige de l'Europe un accès sans cesse accru à sa culture, sa langue, sa religion - l'islam -, ses émigrants toujours plus nombreux. Cette stratégie est mise en œuvre avec la complicité des instances dirigeantes européennes qui pilotent un puissant dispositif servant à financer une immense toile médiatique, scolaire et universitaire. Par ce biais, la Commission Européenne fabrique le "politiquement correct" antioccidental, antiaméricain et antisémite aboutissant à la dénaturation de l'identité européenne. Par ce "dialogue euro-méditerranéen" donc, la classe politique et les intellectuels occidentaux ont développé une structure d'allégeances au monde arabe, visant à propager son message idéologique. En effet, les résolutions d’Eurabia sont votées à l’unanimité à Strasbourg en juin 1975, par les neuf pays que compte alors la Communauté Européenne.
Aussi, pour des raisons économiques, le Vieux Continent a de la sorte vendu son âme. Car le dessein d’Eurabia consiste à transforme l'Europe en une province ou une colonie de l'Islam. Ce processus la convertit en une extension culturelle et politique du monde arabo-musulman. D’ailleurs, l’une des résolutions signée à Strasbourg sollicite noir sur blanc ‘’la reconnaissance de la contribution historique de la culture arabe au développement européen’’. Idée reprise par le Président américain, Barak Obama, lors de son discours au Caire en 2009. Ou encore la déclaration de l’actuel Ministre des Affaires Etrangères français, Laurent Fabius, à Paris le 23 juillet dernier, à l’occasion des 40 ans de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) : ‘’ Je veux saluer en l’islam une religion qui enseigne la paix, la fraternité et la spiritualité. Je salue aussi en l’islam la seconde religion de France.’’

Loin d’une fiction conspirationiste, l’avancée du projet Eurabia est frappante : appui quasi inconditionnel à ‘’la cause palestinienne’’, délégitimation politique et historique d'Israël, boycott économique et universitaire de l’Etat hébreu, propagation de l'antisionisme et de l'antisémitisme, islamisation rampante, étrécissement de la laïcité, redéfinition des droits et des libertés, stigmatisation de ‘’l’islamophobie’’, diabolisation des partis anti-immigration, intrusion de la charia dans le système judiciaire et administratif.
Les collaborateurs de cette collusion viennent d’un large horizon : journalistes, écrivains, politiques (gauchistes, écologistes, pacifistes), universitaires, intellectuels, artistes.
Grâce au multiculturalisme infiltré dans les associations, les médias et les académies, l’Occident a transformé l'Islam en système de valeur acceptable. Ainsi les eurabia-logo.jpgArabes arrachent aux pays d'accueil des conditions visant à maintenir les émigrants dans leur culture d'origine au lieu de faciliter leur intégration. Plus, l’Europe parait même être devenue ‘’jihad friendly’’ pour reprendre l’expression de la journaliste américaine Nidra Poller.
Par cette soumission, l'Europe pensait échapper au terrorisme arabo-musulman et être approvisionnée en pétrole. Pourtant, la terreur islamiste l'a frappée et sa situation économique reste précaire. Subordonné aux pays arabes, le Vieux Continent a sacrifié son indépendance politique tout comme ses valeurs culturelles et spirituelles en échange de vains avantages économiques et garanties contre le terrorisme.

Ce plan euro-méditerranéen resté secret, a été révélé au grand jour en 2005 par Bat Ye'or, essayiste spécialiste de l’islam. Or malgré ces révélations, dans leur majorité, les élites politiques, médiatiques et universitaires européennes persistent dans leur déni.

Finalement, en 2012, l’Alliance Internationale des Libertés Civiles tape du poing sur la table et entreprend une action pour mettre un terme à la mort lente de l’Europe. Dix huit pays signent la Déclaration de Bruxelles, pétition destinée aux dirigeants pour préserver la liberté d’expression, les libertés individuelles, les droits de l’Homme et la démocratie. L’AILC condamne par là le "Processus d'Istanbul" de 2011, menaçant de réprimer toute critique de l'islam ainsi que la « Déclaration du Caire des Droits de l’Homme en Islam » de 1990, restreignant tous les droits de la personne aux règles oppressives et autoritaires de la charia. Le Processus de Bruxelles établit une ligne d’action stratégique contrant le programme islamique d’imposition mondiale de la Charia incompatible avec les valeurs universelles. De la sorte, ce mouvement ambitionne d’être un contrepoids aux efforts de l’OCI pour imposer les principes coraniques à l’Europe. Aussi, l’AILC se bat pour rétablir l’Etat de droit, l’égalité hommes/femmes, la séparation entre religion et politique, la justice laïque et la protection des libertés.

A l’aune de la situation actuelle en Europe, ce sursaut de conscience se montre salutaire. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?


Noémie Grynberg / Israel Magazine 2012

  • 1 vote. Moyenne 1 sur 5.

Ajouter un commentaire

Anti-spam