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Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Mexique - Israël : un rapprochement en expansion

Bien que les liens entre les deux pays se soient nettement renforcés depuis une décennie, ils restent pourtant discrets. Leurs rapports remontent au début de 1950 lorsque le Mexique reconnait le nouvel Etat d’Israël. A partir de 1952, des relations diplomatiques s’établissent avec l’ouverture de l’Ambassade du Mexique à Tel-Aviv et celle d’un consulat à Haïfa. Israël de son côté ouvre également une ambassade à Mexico City et trois consulats à Guadalajara, Monterrey et Tijuana.

Le premier geste important depuis l’établissement des relations bilatérales intervient en 1985. Suite au tremblement de terre survenu au Mexique, l’Unité de Recherche et Secours de Tsahal est dépêchée sur place pour venir en aide aux sinistrés. En octobre 1997, à la demande du gouvernement de Mexico, le Ministère israélien des Affaires Etrangères envoie une nouvelle fois, par le biais de son ambassade, de l’aide humanitaire d’urgence comprenant médicaments et matériel médical, suite au désastre causé par l’ouragan Pauline.

Echanges commerciaux en progression
En 1995, le commerce israélo-mexicain s’élève à 60 millions de dollars.
En 2000, un important accord de libre échange (FTA) est conclu entre les deux pays. Il contribue à renforcer la présence de l’Etat hébreu sur le continent nord-américain et propulse l’import/export entre les signataires. Israël devient ainsi le principal partenaire commercial du Mexique au Moyen-Orient. Un des importants investissements mexicains en Israël sera celui de l’exploitation des mines de cuivre de Timna.
La coopération s’étend au domaine militaro-sécuritaire. En 2002, l’armée mexicaine achète à Israël deux avions de renseignements Awacs (système de détection radar et de commandement aéroporté).
En 2008, le FTA est reconduit par Elie Yishai, alors ministre de l’industrie et du commerce, en y ajoutant un amendement autorisant les marchandises à transiter par un pays tiers. Cette année là, le Mexique importe pour 260 millions de dollars de biens israéliens, soit une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente : produits chimiques, agricoles et pharmaceutiques ainsi que du matériel de télécommunication et médical. Pour sa part, Israël importe des machines et appareils électroniques en provenance du Mexique. Fin 2008, le total des échanges commerciaux atteint 744 millions de dollars, le meilleur chiffre jamais atteint.
En 2009, la police fédérale mexicaine en guerre contre les cartels de la drogue, acquièrent pour 22 millions de dollars des drones Skystar-300 (caméras de surveillance embarquées dans un dirigeable) fabriqués par la société israélienne Aeronautics Defense Systems.
Malgré tout, les échanges commerciaux de l’époque baissent à 501 millions de dollars pour remonter en 2010 à près de 600 millions. Les autorités mexicaines se tournent à nouveau vers à une société israélienne, Elbit Systems, pour cette fois, l’acquisition de drones (avions sans pilote) Hermès 450,  évaluée à 23,5 millions de dollars.
Malgré la crise économique mondiale, le FTA reste le seul échange économique à enregistrer une augmentation grâce à des liens forts, diversifiés et étendus. Ainsi, pour le dixième anniversaire de l'accord de libre-échange entre les deux Etats, les statistiques du commerce, de la coopération économique et culturelle ainsi que des investissements affichent croissance et prospérité. Une importante coopération est également engagée dans les domaines universitaire, éducatif et technologique. Les deux pays conviennent de la nécessité d'élargir et de développer ces alliances pouvant servir de passerelles au rapprochement humain entre le Mexique et Israël.
Enfin en 2011, l’industrie de l’eau, un des premiers secteurs d’exportation israélien, vend à son partenaire ses technologies. Au demeurant, pour booster son commerce extérieur, l'Israël Export Institute recommande au gouvernement d'abaisser les couts d'assurance pour les compagnies israéliennes qui vendent sur les petits marchés comme celui du Mexique.

Les retombées diplomatiques
Israël et le Mexique entretiennent un dialogue politique au plus haut niveau. Il a été formalisé en 1997 par la signature d’un Mémorandum sur l’établissement d’un mécanisme de consultation sur les questions d’intérêts mutuels. Celui-ci a été réédité 5 fois, le dernier datant de 2009.
Cette même année, lors de sa visite en Israël, la délégation mexicaine souligne l'élan et le renforcement des relations bilatérales. Le vice-ministre des Affaires étrangères israélien, Danny Ayalon déclare : «Le Mexique est un Etat clé en Amérique latine et la visite de la délégation mexicaine ne peut que servir à renforcer les liens entre Israël et le Mexique." Les représentants des deux Etats discutent des relations politiques, commerciales, culturelles, touristiques, scientifiques, technologiques et économiques, d'investissement, de coopération internationale, d’éducation, ainsi que de questions juridiques et consulaires.
En novembre 2009, lors du vote de sanction de l'ONU au Conseil des Droits de l’Homme contre Israël suite au rapport Goldstone, le Ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman remercie le gouvernement du Mexique pour son abstention. En outre, M. Ayalon demande à la représentation son soutien constant au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, durant son mandant de membre non permanent entre 2009 et 2010.
Pour finir, à l’occasion des 10 ans du FTA, le Mexique et Israël réitèrent leur engagement mutuel à développer, élargir et renforcer les relations interétatiques dans le cadre de la coopération, à un dialogue honnête et à l'avancement de la compréhension réciproque. Mexico affirme sa position face à la réalisation d'une paix juste et durable au Moyen-Orient dans le cadre de deux Etats vivant côte à côte. Il exprime également sa satisfaction de voir l'Amérique latine assumer un rôle plus important dans la politique étrangère d'Israël. Selon les responsables mexicains, cette tendance bienvenue facilitera grandement le développement des relations bilatérales.


Noémie Grynberg 2011

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