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Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Un Canadien pas comme les autres

 Qui de nos jours, bien que non Juif, défend le droit, l’existence et la politique de l’Etat d’Israël dans les médias ? Comment contrer l’opinion publique et les stéréotypes réducteurs ou falsificateurs concernant l’actualité israélienne sans en payer le prix ? Jean Ouelette, docteur en judaïsme et matières juives, ami et défenseur actif d’Israël, nous dévoile son parcours singulier et attachant qui nous va droit au cœur. Portrait d’un canadien pas comme les autres.

 

Canadien français, Jean Ouellette vient d’un milieu catholique, sans être religieux.

Dès son plus jeune âge, sa famille s’installe dans un des quartiers juifs de Montréal. Là il y côtoie une population majoritairement anglophone, composée principalement de commerçants.

Après une scolarité secondaire chez les Jésuites, il y séjourne encore 11 ans après son baccalauréat. C’est là qu’il s’initie à l’hébreu ancien et moderne. C’est au travers de la langue qu’il découvre le judaïsme et que son intérêt naît pour les matières juives.

Il reçoit une bourse pour poursuivre ses études à New York. Au Jewish Theological Seminary, il suit un séminaire d’hébreu et de Talmud.

 

 

 

 

Après un séjours à l’université d’Harvard, il obtient une bourse pour aller étudier la mystique, le Talmud, la guemara, la kabbale et les langues anciennes : babylonien, phénicien, syrien, arabe, etc. à l’université de Cincinnati. Son programme de doctorat dure 5 ans.

En 1963, l’Hebrew Union College ouvre ses portes à Jérusalem. Jean Ouellette prend 1 an de congé pour aller y étudier. Parallèlement, il se perfectionne à l’école française d’archéologie (en Jordanie à l’époque).

Plus tard, il s’inscrit à l’école biblique française et à l’université Hébraïque de Jérusalem où il apprend l’arabe palestinien et l’éthiopien.

 

En 1966, il passe son doctorat en Judaïsme et matières juives à Cincinnati.

Il rentre au Canada où il obtient un poste d’enseignant de Talmud et de Midrash à l’université de Montréal.

L’été, il retourne en Israël pour participer à des fouilles archéologiques dont celles de Tel-Sheva, Gezer et Hatzor. En 1967, il séjourne au Kibboutz Degania.

En 1968, Jean Ouellette obtient une bourse de l’université Hébraïque de Jérusalem. Il continue à participer aux fouilles, suit des cours de langues anciennes et d’archéologie.

De 1969 à 1974, Jean Ouellette obtient un poste permanent à l’Université de Montréal.

En 1974, cette université crée un programme d’études juives en français qui fonctionnera pendant 12 ans. Mais ce ne fut pas vraiment une réussite par manque d’étudiants et par hostilité envers Israël.

Jean Ouellette crée alors un programme d’échange et de liens étroits avec les universités israéliennes dans l’espoir d’encourager les études juives. Mais là aussi, il se heurte au même problème. Il crée également des missions d’études en Israël pour les professeurs et journalistes et organise des rencontres avec des personnalités israéliennes. Grâce à cette initiative, beaucoup de Québécois ont pu découvrir Israël.

Ainsi, Jean Ouellette, par sa connaissance personnelle des matières juives et d’Israël, en est venu à s’occuper d’information concernant Israël.

 

Le grand tournant

Dès la première Intifada, un grand tournant s’amorce dans la presse vis-à-vis d’Israël. Face à cela, Jean Ouellette réagit et se pose en défenseur de l’Etat juif dans les média, notamment à la télévision où il est invité en tant que spécialiste d’Israël. Depuis le déclenchement de la seconde Intifada, le déchaînement médiatique contre Israël s’amplifie. Jean Ouellette, fidèle à ses convictions vis-à-vis du judaïsme,continue son combat en rédigeant plusieurs articles dénonçant l’anti-israélisme et l’anti-sionisme développés par la presse. Mais ce rôle de ‘’défenseur’’ d’Israël se révèle à double tranchant : les Québécois assimilent bientôt Jean Ouellette aux Juifs anglophones et donc aux anti-indépendantistes (voir ‘’Le conflit israélo-palestinien vu à travers le prisme québécois’’), ce qui l’exclut de sa propre communauté.

Jean Ouellette se trouve alors pris entre deux feux : d’un côté, il devient suspect aux yeux de certains Juifs qui comprennent mal son engagement univoque bien qu’étant non Juif ; de l’autre, il est assimilé aux Juifs par les Québécois. Face aux détracteurs des deux camps, Jean Ouellette se redéfinit comme non Juif soutenant Israël. Mais il se sent disqualifié par les Juifs. Quoi qu’il en soit, il ressent une identification avec le destin historique des Juifs.

Il explique : ‘’Je n’ai par pour mission de défendre les Juifs, ils peuvent le faire tout seuls sans moi. Je ne le fais pas par philosémitisme. J’ai un point de vue ”marane” sur la société. Défendre Israël est un principe de Justice car il existe une injustice dans le sort fait à Israël et aux Juifs. Ma déception, c’est de constater que mes concitoyens ont des doutes sur la légitimité d’Israël.’’

 

 

Les positions courageuses défendues par Jean Ouellette lui ont valu de ne plus être invité dans certains milieux universitaires ou médiatiques. ‘’Vous n’êtes plus des nôtres’’ s’entend-il dire parfois. Il est même accusé d’être ‘’inféodé à la juiverie’’ internationale, non seulement à cause de ses prises de position mais aussi du fait d’être marié à une Israélienne. Sa situation maritale rend encore plus suspecte son objectivité, remise en question. Cependant, il ne se considère pas comme une victime. Dans un article au Jerusalem Post en novembre 2002, il écrit ‘’la défense d’Israël a un prix’’. Malgré les attaques, son engagement intellectuel et sa solidarité envers l’Etat hébreu ne se démentent pas. Il persiste à voir dans le sionisme ‘’une des formes les plus honorables qu’ait revêtu la modernité dans le judaïsme’’. Il poursuit : ‘’Israël défend présentement sa légitimité et peut-être son existence dans les affres d’une guerre que sa population n’a pas voulue’’.

 

Oui, Jean Ouellette, par son parcours et sa connaissance des matières juives, est un véritable et sincère ami d’Israël car pour lui ‘’défendre Israël est un principe de justice’’, au-delà de toute idéologie ou polémique politique.

 

 

 

 

 

 

Israel Magazine / Noémie Grynberg 2003

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Commentaires

  • Gandema Nagou Adama Lazare

    1 Gandema Nagou Adama Lazare Le 09/07/2010

    Bonsoir cher frère en christ,je viens par ce message vous salue dans le precieux nom de notre seigneur et sauveur Jesus christ,jai visiter votre site web,et j'ai vu tout les programme de t'udes,et je suis interesse,je suis serviteur de Dieu au Burkina faso,

    pasteur Gandema Nagou A, Lazare

    09bp1159ouagadougou09 BF
  • nizard

    2 nizard Le 28/05/2012

    Jean Ouellette est encore plus que cela, il est l'un des trop rares gentils qui ont compris ce que le judaisme et les juifs ont apporté à l'humanité . Il est un juste parmi les nations, et parmi les justes, il est une lumière éternelle.

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