Noémie Grynberg Penser le monde : information et analyse

Structures pour 3e âge en Samarie

Haya Oyrbach, inspectrice du Ministère des Affaires Sociales chargée des personnes âgées dans le district de Samarie, expose les nouvelles mesures gouvernementales prises au sujet des infrastructures pour les seniors de cette région.

Quelle est la spécificité de la géographie humaine en Samarie ?
Haya Oyrbach : La Samarie représente une des plus grandes régions du centre d’Israël. Elle compte des dizaines de petites implantations de 30 à 50 personnes seulement, et une dizaine de localités plus importantes. De ce fait, de plus en plus de personnes âgées se trouvent isolées car, problème majeur en Samarie, il n’existe pas de transports publics à cause des risques sécuritaires. Et blinder les autobus revient cher.

A quelle population s’adresse plus particulièrement le nouveau projet ?
H. O. : Le Ministère des Affaires Sociales est conscient des difficultés propres aux personnes âgées. Le programme mis en place en collaboration avec l’Assurance Nationale Santé et l’aide financière d’organismes comme le JOINT, concerne 3 catégories de personnes : les pionniers des yéshouvim arrivés aujourd’hui à l’âge de la retraite ; les parents âgés souhaitant se rapprocher de leurs enfants vivant en Samarie ; et les nouveaux immigrants pensionnaires attirés par les prix bas de l’immobilier dans cette région.

Pourquoi un projet pour personnes âgées seulement maintenant ?
H. O. : Depuis 30 ans, la population de Samarie se compose essentiellement des fondateurs des yeshouvim. Jusqu’à encore 5 ou 6 ans, il n’y avait pas de demande spécifique pour le 3e âge car les seniors restaient encore très minoritaires. Ainsi, jusqu’à présent, la gestion des personnes âgées se faisait de façon individuelle. Mais la population a vieilli et on arrive aujourd’hui à la première génération de retraités de Samarie. De surcroit, la population de la région continue de croitre. Parmi elle, de plus en plus de parents éloignés souhaitant avec l’âge, se rapprocher de leurs enfants. Les seniors les rejoignent donc dans les yeshouvim.

Quelles sont les structures qui existaient déjà jusqu’à présent ?
H. O. : Le Ministère des Affaires Sociales proposait tous les services à la personne tels que soins dentaires et optique, aide ménagère, thérapie conjugale et trans-générationnelle, maisons de retraite, etc. Pour les personnes seules, chaque yeshouv dispose de volontaires qui leurs sont dévoués. En plus de ces prestations, le Ministère développe actuellement des cercles sociaux (moadon hevrati) dans un grand nombre de localités. Ils offrent des activités comme le yoga, la musique, des excursions 3 fois par ans, etc. Par exemple, à Ariel qui concentre une grande communauté russe dont beaucoup de membres considérés comme des rescapés de la Shoah, les immigrants bénéficient d’activités particulières correspondant à leurs souhaits, entre autre des conférences sur Israël et des visites du pays qu’ils ne connaissent pas et qu’ils aiment découvrir.

Quels nouveaux services proposez-vous dorénavant aux seniors ?
H. O. : Ils sont au nombre de trois : les centres de jour mobiles (merkaz yom nayad), les clubs plus (moadon meouchar) et les communautés de soutien (kehila tomehet). Chacun d’eux offre des structures répondant aux aspirations et aux nécessités diverses des personnes suivant qu’elles sont autonomes ou non.

En quoi consistent les centres mobiles ?
H. O. : Il s’agit de lieux médicalisés dans lesquels les personnes nécessitant des soins passent 2 demi-journées par semaine au lieu d’être soignées chez elles. Ces centres disposent des commodités sanitaires nécessaires et de salles pour les activités proposées. Ils fonctionnent à jours et heures fixes, de 7H30 ou 8H à 14H, dans 2 yeshouvim alternativement. Les seniors y reçoivent aussi 2 repas (matin et midi). Pour les individus ne pouvant s’y rendre par leurs propres moyens, des transports sont prévus. L’équipe soignante comprend une infirmière, une auxiliaire de vie (1 pour 20 personnes) 42 heures par semaine, une physiothérapeute et une assistante sociale qui gère le tout.

Que proposent les clubs plus ?
H. O. : Ils ressemblent aux centres de jour. Deux à trois fois par semaine, ils dispensent des repas légers, des activités cognitives (pour entrainer la mémoire), de la gymnastique et de la thérapie occupationnelle. Une équipe encadre les personnes et des transports sont également mis à disposition en cas de besoin. Les premiers clubs de ce type se sont ouverts à Karney Shomron et à El Kana-Oranit. Trois autres sont bientôt prévus à Kedoumim, Kohav Yair, Tsour Ygal.

Et le troisième projet ?
H. O. : Ce nouveau service mis en place pour le 3e âge permet aux seniors dépendants de rester chez eux plutôt que de partir en maison de retraite. Chaque communauté de soutien gère un ensemble de 200 foyers. Chacune propose des services à la personne (visites, contacts, aides diverses, conseils téléphoniques) et des services médicaux (montre d’alerte reliée à un centre d’appel, ambulance, médecins). Ces communautés disposent également des locaux des clubs sociaux et offrent des activités selon les demandes des participants : culture, concerts, conférences, etc. Chaque structure est dirigée par un responsable (av kéhila) chargé de suivre ses adhérents : informer l’assistante sociale des appels pour une ambulance, un médecin, une aide domestique, etc. ; visites à domicile, entretiens personnels avec les seniors, etc. La première communauté de soutien vient d’être inaugurée avant Rosh Hashana, à Karney Shomron. D’ici 2012, 3 autres de ces structures devraient voir le jour en Samarie.

Que prévoyez-vous dans le futur ?
H. O. : Avec l’aide et l’autorisation du Conseil Régional, d’ici quelques mois, il sera désormais possible aux personnes à mobilité réduite de participer de loin aux activités des clubs par le biais d’un réseau de vidéoconférence relié par ordinateur. Ainsi, les séniors ne pouvant se déplacer pourront de chez eux, tout de même suivre des conférences, des cours, et même des entretiens médicaux à distance.


Noémie Grynberg 2011

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